Il s'agit d'une installation numérique interactive comptant d'innombrables silhouettes translucides.

Chaque personnage de l'œuvre est autonome. Ils jouent des instruments et dansent, tandis que chaque individu est influencé par les sons des personnages proches. Il n'y a pas de personnage principal qui supervise ou influence tous les autres danseurs, ni aucun centre ou ordre imposé à la foule. Les événements externes peuvent causer le désordre, mais la paix sera progressivement rétablie avec le temps.

Lorsqu'une personne pénètre dans l'installation et qu'une silhouette perçoit le spectateur, cette silhouette répond à la personne en arrêtant de jouer de la musique. Après une courte période de temps, la silhouette recommencera à jouer de la musique et à danser, mais cette perturbation viendra perturber l'harmonie. Cependant, si le spectateur reste immobile ou part, les danseurs commenceront à se reformer en un groupe harmonieux et la sensation de paix reviendra.

À certains moments, les silhouettes à l'intérieur de l'œuvre s'échappent de l'espace, sortent et marchent. Une fois qu'elles seront revenues, chacune commencera à jouer des instruments de musique et à danser à nouveau.

Au Japon, il y a un festival de danse primitive appelé le Festival Awa Odori, si ancien que ses origines demeurent inconnues. Des groupes de danseurs individuels jouent de la musique et se déplacent arbitrairement dans la ville. Les groupes jouent leur propre musique à leur guise et dansent à leur guise. Curieusement, pour une raison quelconque, la musique forme un ordre paisible dans toute la ville. Les danseurs qui rencontrent aléatoirement d'autres groupes de danseurs font correspondre le rythme de leur musique à celui de l'autre groupe de manière progressive et inconsciente. Ce phénomène ne suit aucun ensemble de règles ; il paraît tout simplement évident et se produit sans prise de décision consciente. Il semble que lorsque les gens sont libérés de leurs inhibitions, un sentiment de paix extraordinaire prévaut malgré le manque total d'ordre dans leurs danses. Il s’agit peut-être de la manière dont les gens préservaient autrefois cette sensation de paix.

Aujourd'hui, à l'ère de l'Internet, la vitesse à laquelle les gens peuvent communiquer entre eux s'est accélérée. En conséquence, les gens du monde entier sont de plus en plus connectés et ces connexions ont acquis davantage d'importance. Ce que nous vivons dans cette nouvelle ère est semblable à l'expérience du festival de danse : il existe peut-être dans ces relations désordonnées un moyen de trouver la paix. Les silhouettes qui apparaissent dans les hologrammes sont anonymes et inconnues. Cela permet au spectateur d'avoir l'impression de se fondre dans l'installation et tout le monde peut ainsi ressentir cette sensation de paix pourtant sans ordre.

Les personnages anonymes dans l'œuvre ne représentent personne, mais ils expriment une présence.